Un rapport annuel de la délégation parlementaire au renseignement met en garde contre la menace croissante de l’ingérence étrangère en France, qu’elle soit liée à l’espionnage, à l’activité cybernétique ou à la manipulation de l’information. Les principaux acteurs de cette menace sont la Russie et la Chine, selon les auteurs, composés de quatre députés et de quatre sénateurs.
Une menace « protéiforme, omniprésente et durable »
Le rapport qualifie l’ingérence étrangère en France de menace « protéiforme, omniprésente et durable ». Il évoque un niveau élevé de menaces, en particulier dans un contexte international tendu et sans complexes. Bien que les services de renseignement aient des moyens pour contrer ces ingérences, ils ne sont pas suffisants à long terme, selon les parlementaires.
Appels à des mesures renforcées
Pour faire face à cette menace croissante, les auteurs du rapport proposent plusieurs mesures. Ils recommandent la création d’un « dispositif législatif ad hoc de prévention des ingérences étrangères sur le modèle de la loi américaine » ainsi que l’utilisation de la procédure de gel des avoirs « à toute personne ou structure se livrant à des actions préjudiciables au maintien de la cohésion nationale ou destinée à favoriser les intérêts d’une puissance étrangère ».
Une réponse européenne
Les parlementaires plaident également en faveur d’une réponse européenne à cette menace et estiment que ces mesures pourraient être intégrées dans un projet de loi dédié à la lutte contre les ingérences étrangères. Le rapport souligne que la menace a pris de l’ampleur ces dernières années en raison d’un changement radical du contexte géopolitique.
Les acteurs principaux : Russie et Chine
Le rapport cite la Russie comme un acteur clé de l’ingérence étrangère en France, en décrivant ses méthodes, telles que l’espionnage, la manipulation de l’information, et les interférences dans les processus électoraux. La Chine est également identifiée comme un acteur actif, utilisant le « front uni » comme stratégie politique pour exercer son influence.
D’autres acteurs et des alliés inattendus
En plus de la Russie et de la Chine, d’autres puissances étrangères, comme la Turquie, l’Iran, et certains États du Maghreb et du Golfe, ont été impliqués dans des actions d’ingérence. Le rapport souligne également que des alliés de la France, y compris les États-Unis, ont recours à diverses méthodes d’ingérence, notamment pour collecter des données et porter atteinte à la sécurité économique de la France.