Selon un rapport du collectif « Les Morts de la Rue, » au moins 624 personnes vivant dans la rue ou en structures d’hébergement provisoire ont perdu la vie en France en 2022, un chiffre stable par rapport à l’année précédente. Les données mettent en lumière un drame sociétal choquant.
Le rapport révèle que ces décès touchent principalement des hommes, représentant 87% des victimes. Les personnes sans domicile fixe (SDF) décèdent en moyenne à l’âge de 49 ans, créant un écart de plus de 30 ans d’espérance de vie par rapport à la population générale. Pour les femmes SDF, l’âge moyen au décès est de 46 ans, comparé à 50 ans pour les hommes SDF. Cette différence peut s’expliquer par la prévalence de certaines maladies plus fréquentes chez les femmes SDF et leur hospitalisation plus fréquente.
Le rapport souligne que la majorité de ces décès survient dans l’espace public, touchant 34% des hommes et 21% des femmes SDF. Les femmes ont plus tendance à finir leur vie dans des établissements de soins (38% contre 31% des hommes), en partie en raison de leur plus grande fréquentation des structures d’hébergement. Un décès sur cinq est lié à une cause violente, telle qu’une agression, un accident ou un suicide, tandis qu’un décès sur sept est attribuable à une maladie.
Le nombre de sans-domicile a doublé en France en l’espace de dix ans, avec plus de 330 000 personnes selon la Fondation Abbé-Pierre en 2022. Parmi ces chiffres alarmants, on note une augmentation significative du nombre de femmes, de familles et de mineurs vivant dans la rue.