Alors que la date butoir approche, la loi immigration en France demeure l’objet de débats ardents entre le gouvernement et la droite. L’article 3 de cette loi, prévu pour être présenté au Sénat à partir du 6 novembre, est au centre de la discorde. Mais qu’en est-il exactement ? Quelles sont les raisons de ce débat houleux ? Va-t-il finalement être retiré ? Cet article se penche sur les aspects clés de cette question.
Le gouvernement adopte une position de fermeté tout en cherchant des solutions d’accommodement. L’objectif est double : lutter contre l’immigration illégale et accélérer les expulsions de délinquants étrangers qui ne respectent pas les valeurs républicaines. Parallèlement, le gouvernement souhaite renforcer l’intégration des travailleurs immigrés dans les secteurs en besoin de main-d’œuvre.
Plus spécifiquement, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, propose la création d’une carte de séjour d’un an pour les « métiers en tension ». Cette mesure vise les travailleurs étrangers exerçant clandestinement dans des secteurs tels que le BTP ou la restauration, qui présentent une forte demande d’emploi. Si cette proposition est adoptée, elle sera mise en place « à titre expérimental » jusqu’à fin 2026.
La Droite Française, méfiante face à l’article 3
Alors que l’opinion publique semble plutôt favorable à l’article 3, la droite française y voit un appel d’air pour davantage d’immigration. Les dirigeants du parti Les Républicains considèrent cet article comme une ligne rouge et sont prêts à s’opposer. En réalité, la droite sait que l’exécutif ne peut faire adopter une loi au Parlement sans son soutien.
Le Gouvernement prêt à discuter
Face à cette impasse politique, une question cruciale se pose : le gouvernement va-t-il retirer l’article 3 pour parvenir à un consensus ? Éric Ciotti, président des Républicains, estime que le Premier ministre serait prêt à retirer l’article, tandis que Bruno Retailleau, à la tête des sénateurs LR, aurait reçu une confidence d’Élisabeth Borne allant dans ce sens.
Dans une interview récente, Gérald Darmanin s’est dit « évidemment prêt à en discuter », soulignant que le gouvernement tient à des mesures de justice envers les travailleurs qui contribuent positivement à l’économie française. Le Sénat, où la droite est majoritaire, aura la possibilité d’amender le texte selon ses souhaits dans les jours à venir. Toutefois, les débats à l’Assemblée nationale en décembre s’annoncent plus intenses.