Un collectif associatif, Alerte, a émis un avertissement sur la possible bascule de plus de 200 000 personnes dans la pauvreté si les minima sociaux ne sont pas revalorisés de manière anticipée. Cette alerte repose sur une simulation dévoilée sur le site de la Fondation Jean Jaurès, utilisant le modèle de microsimulation Ines développé par l’Insee, la Drees et la CAF.
Une Revalorisation Insuffisante
Les minima sociaux, incluant le Revenu de Solidarité Active (RSA), ont été revalorisés de 1,6 % en avril 2023, une hausse attribuée en réponse à l’augmentation des prix de 4 % en 2022. Cependant, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé une revalorisation des minima sociaux seulement pour le 1er avril 2024, estimée à environ 4,6 %. Cette mesure est considérée comme insuffisante et tardive par les associations d’aide aux plus précaires.
Précarité Croissante et Recours à l’Aide Alimentaire
Durant les deux dernières années, les ménages ont fait face à une forte augmentation des prix, qui n’a pas été accompagnée d’une hausse équivalente des minima sociaux. Le collectif Alerte souligne que cette situation se traduit par une précarité croissante, illustrée par un recours accru à l’aide alimentaire.
Le collectif Alerte préconise une revalorisation anticipée des minima sociaux, au moins en accord avec l’inflation, attendue à 5 % pour l’année 2023 selon l’Insee.
Simulation de l’Impact d’une Revalorisation des Minima Sociaux
Le collectif Alerte, en collaboration avec l’économiste Pierre Madec de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), a utilisé le modèle de microsimulation Ines pour évaluer l’impact d’une revalorisation des minima sociaux à 1,6 % et à 5 %. Cette simulation repose sur l’hypothèse que les salaires augmenteraient au même rythme que l’inflation à 5 %, les allocations logement de 3,5 %, et les retraites de 0,8 %. Les seuils de pauvreté augmenteraient de 3,5 %.
Risque de Pauvreté Croissante
Selon les résultats de cette simulation, la perte de pouvoir d’achat des allocataires de minima sociaux pourrait entraîner plus de 200 000 personnes en dessous du seuil de pauvreté officiel, établi à 60 % du niveau de vie médian, soit moins de 1 102 euros par mois pour une personne seule en 2019. De plus, environ 160 000 personnes pourraient se retrouver sous le seuil de grande pauvreté, correspondant à 50 % du niveau de vie médian, soit moins de 919 euros par mois pour une personne seule en 2019.
Après une diminution en 2021, le nombre d’allocataires des minima sociaux (RSA, minimum vieillesse, allocation adulte handicapé, etc.) a augmenté de 0,4 % pour atteindre 4,34 millions de personnes fin 2022, selon un rapport de la Drees publié fin septembre. La situation de précarité s’aggrave, nécessitant des mesures urgentes pour protéger les plus vulnérables.
Ils n’ont qu’à travailler un peu comme beaucoup d’entre nous plutôt qu’attendre éternellement des aides
Du travail il y en a ça c’est sur pour qui le veut bien