Des députés de la majorité proposent une certification d’identité pour lutter contre le cyberharcèlement
Le débat sur la nécessité d’une certification d’identité obligatoire pour les utilisateurs des réseaux sociaux prend de l’ampleur à l’Assemblée nationale. Certains députés de la majorité ont déposé un amendement visant à imposer la vérification de l’identité des utilisateurs de plateformes en ligne. Cette proposition intervient dans le cadre du projet de loi de sécurisation de l’espace numérique en discussion ce mercredi 4 octobre. L’objectif principal de cette mesure est de lutter contre le cyberharcèlement.
Certification d’Identité, un Tiers de Confiance
L’amendement propose que les utilisateurs des réseaux sociaux fassent vérifier leur identité par un « tiers de confiance ». Ce tiers pourrait être public, similaire à France Connect, ou privé. Cette démarche vise à permettre aux autorités de retrouver plus facilement les utilisateurs en cas de besoin, notamment lors d’enquêtes judiciaires.
Préservation de l’Anonymat en Ligne
La certification obligatoire ne signifierait pas nécessairement la fin de l’anonymat sur les réseaux sociaux. Le texte prévoit que, après la vérification d’identité, les plateformes attribueraient un code aux utilisateurs pour les identifier sans accéder directement à leurs pièces d’identité. En cas de demande des autorités, ce code permettrait d’identifier l’internaute en le recherchant dans une base de données accessible uniquement aux plateformes.
L’Argument de la Responsabilisation des Internautes
Selon les députés à l’origine de l’amendement, l’objectif est de rendre l’espace numérique aussi civilisé et sûr que l’espace physique en responsabilisant les internautes. Ils estiment que cela ne changerait pas fondamentalement le fonctionnement des réseaux sociaux, mais inciterait les utilisateurs à comprendre qu’il n’y a pas d’anonymat en ligne, encourageant ainsi l’autocensure.
Controverses et Opposition
Néanmoins, l’amendement ne bénéficie pas d’un soutien unanime, y compris au sein de la majorité et du gouvernement. Certains élus le jugent inefficace et dangereux. De plus, il pourrait être en contradiction avec le droit européen en matière de régulation des grandes plateformes en ligne. Le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, exprime également des doutes quant à son efficacité, craignant une société de la surveillance.