Tous les trois jours, en moyenne, un féminicide frappe la France. En 2022, 118 femmes ont perdu la vie aux mains de leur conjoint ou ex-conjoint, selon un rapport alarmant du ministère de l’Intérieur, publié le 2 septembre. Bien que ce chiffre soit en légère baisse par rapport à 2021, c’est encore une réalité déchirante.
Une Hausse Globale des Violences Conjugales
Au total, ce bilan officiel révèle 145 décès violents (118 femmes et 27 hommes) au sein des couples en 2022, soit six de plus qu’en 2021. Plus inquiétant encore, les tentatives d’homicide au sein des couples ont augmenté de manière significative (+45%), avec 366 incidents enregistrés en 2022, dont 267 concernaient des femmes, contre 251 en 2021.
Profil des Auteurs et Victimes
Le rapport souligne que le profil-type de l’auteur de ces actes n’a pas évolué significativement. Il est majoritairement masculin (84%), souvent en couple, de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans et généralement sans emploi.
Les femmes victimes correspondent également à un profil similaire : françaises, âgées de 30 à 49 ans et sans emploi. Alarmant, un tiers des victimes (37 femmes) avaient déjà subi des violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoint avant leur décès. Parmi elles, 24 avaient signalé ces violences aux forces de l’ordre, dont 16 avaient déposé plainte. Deux d’entre elles avaient des conjoints ou ex-conjoints sous contrôle judiciaire, et l’une bénéficiait d’un « téléphone grave danger » pour une intervention rapide des forces de l’ordre.
Mobiles et Lieux des Décès
Les mobiles des crimes sont en grande partie dus à des disputes (26%) et au refus de la séparation (23%). La majorité des meurtres se produisent au domicile du couple, de la victime ou de l’agresseur (87%), sans préméditation, principalement avec une arme blanche (43%) ou une arme à feu (20%).
Les Régions les Plus Touchées
Les départements ayant enregistré le plus grand nombre de féminicides sont le Nord (sept victimes féminines et deux masculines), les Alpes-Maritimes et le Rhône (cinq victimes féminines chacun), suivis de près par la Seine-Saint-Denis (quatre victimes féminines et une masculine). De plus, 12 enfants ont tragiquement perdu la vie au sein de leur famille, un chiffre comparable à celui de 2021.