Une récente étude publiée dans Nature Climate Change le lundi 28 août fait état d’une menace sérieuse pour la quasi-totalité des stations de ski européennes. Le constat alarmant pointe du doigt le risque majeur posé par le réchauffement climatique, entraînant une raréfaction de la neige et mettant en péril l’avenir des sports d’hiver.
L’étude, menée par des scientifiques affiliés à Météo-France et à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, met en lumière les conséquences dévastatrices du réchauffement climatique sur les stations de ski européennes. Selon les projections basées sur un scénario de réchauffement mondial de +3°C par rapport à l’ère préindustrielle d’ici 2100, 91% des stations de ski présentent un « risque très élevé » de manquer de neige, les plaçant ainsi en situation précaire.
Le chercheur Samuel Morin, affilié à Météo-France et au CNRS et coauteur de l’étude, souligne que le changement climatique aura des répercussions notables sur les conditions d’enneigement dans les régions montagneuses d’Europe. Avec 2 234 stations de ski, l’Europe est le plus grand marché mondial du ski. En France, plus de 120 000 emplois dépendent de l’industrie des sports d’hiver en montagne. La dégradation de l’enneigement menace donc non seulement l’expérience des amateurs de ski, mais également l’économie locale.
L’usage de la neige artificielle ne serait pas une solution complète pour contrer cette menace, car 57% des stations continueraient d’être gravement menacées. L’étude détaille également les niveaux de risque spécifiques à chaque région. En France, où plus de 150 stations ont déjà fermé, une augmentation de +3°C conduirait à la mise en péril de 93% des stations dans les Alpes et de 98% de celles dans les Pyrénées.
Samuel Morin souligne que la réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre pourrait réduire le risque de pénurie de neige pour l’industrie du ski ainsi que la nécessité de produire de la neige artificielle. Cela aurait un impact positif sur la demande en eau et en électricité, tout en réduisant les émissions liées à la production de neige. Maintenir le réchauffement climatique en dessous de +1,5°C réduirait considérablement la menace pour seulement 4% des stations des Alpes françaises, sans même avoir recours à la neige artificielle.