L’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) a pris une décision radicale en se retirant de la zone d’attente de l’aéroport de Roissy. Cette zone, la plus grande d’attente aéroportuaire en France, est devenue un foyer d’infestation de punaises de lit. Depuis les premiers signalements en février, la situation ne cesse de se détériorer, selon l’association qui assure habituellement l’accompagnement juridique des personnes en attente dans ces lieux.
Une situation alarmante face à l’infestation de punaises de lit
L’Anafé, qui intervient aux côtés de la Croix-Rouge, a été contrainte de suspendre ses missions d’intervention sur place. Les punaises de lit, ces petits insectes se nourrissant principalement de sang humain, ont créé un environnement invivable pour les personnes en attente d’entrer sur le territoire français. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l’infestation peut entraîner des conséquences psychologiques et psychiatriques telles que des troubles du sommeil, de l’anxiété et un sentiment de panique.
Des mesures inefficaces malgré les actions entreprises
Des mesures ont été mises en place à Roissy pour tenter de contenir l’infestation, notamment avec la création d’une buanderie et la désinfection des chambres à la vapeur sèche. Cependant, l’Anafé estime que ces actions se sont révélées inefficaces en raison du taux d’occupation élevé des chambres dans la zone d’attente, pouvant accueillir jusqu’à 120 personnes au cours des dernières semaines.
Appel à un changement du protocole et aux autorités compétentes
La directrice de l’Anafé, Laure Palun, réclame une modification du protocole pour faire face à cette situation alarmante. Elle souligne que si un lieu d’enfermement est infesté de nuisibles, il appartient à l’administration de le fermer jusqu’à ce que le problème soit résolu. L’association a effectué plusieurs signalements auprès du juge des libertés et a saisi la direction centrale de la police aux frontières et le ministère de l’Intérieur.
Un constat dramatique pour les étrangers en attente
Jeudi dernier, l’Anafé comptait 66 étrangers, dont 4 enfants, toujours en attente dans la zone de Roissy. L’avocate Sonia Boundaoui, qui a pu rencontrer trois ressortissants marocains maintenus dans cette zone, relate des témoignages alarmants. Ces personnes étaient « maculées de piqûres » et ont indiqué avoir changé de chambre à plusieurs reprises, ne parvenant plus à dormir et étant contraintes de dormir dans le couloir.
Face à cette situation préoccupante, l’Anafé demande aux autorités compétentes de prendre des mesures immédiates pour protéger la santé et le bien-être des personnes en attente dans la zone d’attente de Roissy.
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