L’Elysée persiste et signe ! Malgré le rejet de la fusion des deux institutions chargées de la sûreté nucléaire en France en avril dernier, un nouveau projet de loi en ce sens est prévu « d’ici l’automne », selon l’annonce faite par la présidence mercredi. Ce projet vise à créer une nouvelle « grande autorité indépendante » en regroupant l’Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN), expert de la sûreté, et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), chargée des décisions sur les centrales.
Une autorité renforcée pour relever les défis du nucléaire civil
Selon l’Elysée, cette nouvelle autorité « dont les moyens financiers et humains seraient renforcés » permettra de faire face aux défis de la relance du nucléaire civil souhaitée par Emmanuel Macron. Ces défis incluent la prolongation du parc existant, la construction de nouveaux réacteurs de nouvelle génération EPR, et le développement de petits réacteurs modulaires innovants.
Préservation des missions de l’ASN et l’IRSN
Le Conseil de politique nucléaire réuni à l’Elysée a confirmé la volonté du gouvernement de procéder à cette fusion tout en préservant l’ensemble des missions de l’ASN et l’IRSN. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a été chargée d’engager des concertations avec les parties prenantes et les parlementaires en vue de préparer le projet de loi.
Contestations et inquiétudes
Depuis l’annonce des intentions présidentielles, les salariés de l’IRSN, des experts du nucléaire et des parlementaires s’opposent vivement à ce projet de regroupement. Ils craignent une perte d’indépendance, de compétence et de capacité d’expression des experts. L’intersyndicale de l’IRSN avait qualifié le rapport parlementaire préconisant la fusion de « partiel et partial ».
La localisation de la première phase du programme d’EPR2 dévoilée
En parallèle, l’Elysée a annoncé la désignation du site nucléaire de Bugey (Ain) pour accueillir la troisième paire de futurs réacteurs de nouvelle génération EPR2. Les sites de Penly (Seine-Maritime) et Gravelines (Nord) ont déjà été choisis pour la construction de deux EPR2 chacun.