La raréfaction de l’eau nécessite une action concertée
Dans un rapport publié ce lundi, la Cour des comptes alerte sur la raréfaction de l’eau due au réchauffement climatique. Pour faire face à cette problématique, elle recommande une réduction de notre consommation. Selon elle, seule une stratégie résolue de diminution des prélèvements d’eau et d’utilisation raisonnée de cette ressource peut apporter une solution durable.
Des solutions techniques limitées
La Cour des comptes tempère les espoirs placés dans les solutions techniques telles que la dessalinisation de l’eau de mer ou la réutilisation des eaux usées, les jugeant trop coûteuses et de portée limitée. Elle préconise plutôt de renforcer immédiatement le contrôle des autorisations de prélèvements et de conditionner le financement public des infrastructures d’irrigation agricole à des engagements de réduction de la consommation et des prélèvements.
Une politique de l’eau repensée
Les Sages de la Cour des comptes appellent également à une refonte en profondeur de la politique de l’eau, qui devrait être simplifiée et mieux adaptée aux bassins-versants, comme l’avait déjà recommandé le rapport annuel de mars. La Cour estime que la politique de l’eau doit évoluer vers une politique de protection d’un bien commun.
Une tarification progressive pour inciter à la réduction de la consommation
La Cour des comptes préconise l’instauration d’une tarification progressive partout où cela est possible, afin d’encourager les gros consommateurs à modifier leurs comportements. Cette mesure, déjà expérimentée pour les particuliers dans certaines communes, fait partie des principales mesures du plan Eau, mais devrait se limiter aux ménages.
Une répartition injuste des coûts
La Cour des comptes souligne que la redevance sur les prélèvements d’eau est injustement répartie entre les ménages et les autres usages. Actuellement, 75 % des coûts sont supportés par les particuliers, qui ne représentent que 16,4 % des prélèvements. Les magistrats estiment également que le financement public de la politique de l’eau est mal connu et devrait être modifié pour tenir compte de la pression exercée sur la ressource par les principaux usages tels que l’alimentation en eau potable, l’irrigation et l’industrie.