Une analyse révèle la présence de substances préoccupantes dans les cheveux de vingt-six sénateurs et sénatrices français. Parmi les polluants détectés, on retrouve du mercure, des pesticides, des plastifiants et même des « terres rares », des métaux utilisés dans les appareils technologiques. Les résultats de cette étude ont été publiés le 27 juin.
Des métaux présents en quantité supérieure
L’analyse effectuée par le laboratoire indépendant tocSeek a montré que 93% des sénateurs testés présentaient des concentrations de « terres rares » plus élevées que la population générale utilisée comme témoin. Ces métaux sont couramment utilisés dans la fabrication de smartphones, d’ordinateurs portables et de batteries de voitures électriques. Les sénateurs sont régulièrement exposés à ces métaux en raison de leur utilisation intensive des outils de communication.
Mercure, pesticides et plastifiants détectés
Tous les sénateurs testés ont présenté des traces de mercure, un métal lourd que l’on retrouve dans les amalgames dentaires et certains poissons. Des résidus de pesticides ont également été détectés chez l’ensemble des élus. Quarante-cinq produits différents, tels que des herbicides, des fongicides et des insecticides, ont été identifiés, dont un pesticide interdit en Europe depuis 2008, le carbofuran. De plus, 69% des sénateurs ont montré la présence d’un plastifiant appelé « di-n-octyl phtalate » (DNOP), utilisé pour rendre les plastiques plus souples.
Une alerte lancée par les sénateurs
La sénatrice Angèle Préville, qui a initié cette étude, souligne qu’il s’agit d’une alerte. Selon elle, si ces substances sont présentes dans leurs cheveux, cela signifie qu’ils sont contaminés. Les résultats de l’analyse, excepté pour les « terres rares », sont cohérents avec ce que l’on observe généralement dans la population, selon Matthieu Davoli, cofondateur de tocSeek. Ils témoignent d’une exposition répétée et régulière à des polluants présents dans l’alimentation, les produits cosmétiques et d’hygiène.