Le tribunal administratif de Nice a rendu un jugement condamnant l’Etat pour avoir fait masquer la vitrine d’une librairie niçoise et les affichages féministes qui y étaient exposés lors d’une visite du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Cette décision, prise en l’absence de menace à l’ordre public, a été qualifiée d' »illégale » par le juge des référés, qui y voit une atteinte à la liberté d’expression.
Une décision illégale
L’incident s’est produit le 9 décembre 2022, lorsque des policiers ont recouvert la vitrine de la librairie Les Parleuses avec un drap noir lors de la visite de Gérald Darmanin. Cette occultation visait à dissimuler des slogans engagés tels que « Victimes on vous croit. Violeurs on vous voit » ou « Qui sème l’impunité récolte la colère ». Une affiche en soutien à Sophie Patterson-Spatz, qui accuse le ministre de viol depuis 2017, était également présente sur la vitrine.
Le tribunal administratif a considéré que cette décision de masquer la vitrine était « illégale » et qu’elle constituait une violation de la liberté d’expression, puisqu’aucune menace à l’ordre public n’était présente.
Une condamnation et une provision
En conséquence, l’Etat a été condamné à verser une provision de 1 000 euros aux requérantes pour compenser leur préjudice moral et commercial. Cette somme n’est qu’une provision en attendant le jugement sur le fond de l’affaire, a précisé l’avocate des plaignantes. Cependant, le juge administratif a estimé qu’il n’était pas compétent pour ordonner des excuses publiques, une demande formulée par les gérantes de la librairie.
On peut se demander qui a gagné le concours de bêtise, la libraire avec ses slogans outranciers ou la police avec son zèle pagnolesque?