Selon une étude récente de la Fondation Abbé-Pierre, plus de la moitié des Français ont souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures en 2022. Ce phénomène, appelé précarité énergétique d’été, est en augmentation et constitue une nouvelle forme de mal-logement.
Impact du réchauffement climatique et des vagues de chaleur
Le réchauffement climatique et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur contribuent à aggraver la situation. En juin 2022, 69% des Français ont déclaré souffrir de températures élevées dans leur logement pendant les périodes de forte chaleur. Les personnes les plus précaires vivant dans des appartements en milieu urbain, les jeunes adultes et les personnes âgées sont particulièrement touchées par cette précarité énergétique d’été.
Conséquences sur la santé et l’économie
Les conséquences de cette situation sont multiples, affectant à la fois la santé, le bien-être social, l’économie et l’environnement. Les efforts déployés pour se rafraîchir à l’aide de douches ou d’appareils de climatisation peuvent entraîner une augmentation des factures d’eau et d’énergie. De plus, la climatisation est considérée comme une solution faussement économique et écologique. Les températures élevées peuvent également perturber le sommeil, aggraver ou provoquer des problèmes de santé, affecter la circulation sanguine, causer une perte d’autonomie chez les personnes âgées et entraîner la déshydratation.
Un cadre réglementaire insuffisant
La Fondation Abbé-Pierre dénonce un cadre réglementaire et législatif insuffisant pour faire face à cette problématique. Bien qu’un indicateur, le degré-heure, ait été créé pour mesurer l’inconfort estival dans les nouvelles constructions selon la réglementation environnementale RE2020, cela ne s’applique pas au parc existant. Le diagnostic de performance énergétique (DPE) devrait normalement évaluer le confort d’été et fournir des recommandations de rénovation, mais cette évaluation n’a pas d’impact sur la note du DPE, ce qui limite son efficacité.
Des solutions proposées par la Fondation Abbé-Pierre
La Fondation Abbé-Pierre propose plusieurs solutions pour remédier à cette situation. Cela inclut l’adoption de l’architecture bioclimatique pour réguler naturellement la température des bâtiments, la végétalisation des villes pour créer des espaces ombragés, l’obligation pour les bailleurs sociaux d’installer des protections solaires, ainsi que l’octroi d’aides financières aux ménages pour faire face aux surcoûts liés au refroidissement. Elle appelle également à une meilleure prise en compte de la notion de confort d’été dans la législation française afin de favoriser les rénovations visant à améliorer le confort thermique en période estivale.