Le président français, Emmanuel Macron, pourrait annoncer l’entrée de Missak Manouchian, résistant d’origine arménienne de la Seconde Guerre mondiale, au Panthéon. Cette décision fait suite à la demande d’un comité soutenant cette initiative. La réponse officielle sera donnée lors des commémorations de l’Appel du 18-Juin.
Une reconnaissance de la résistance étrangère
L’entrée de Missak Manouchian au Panthéon serait une reconnaissance de la contribution des étrangers à la résistance pendant la guerre. Jean-Pierre Sakoun, à l’origine de cette initiative, souligne que Manouchian incarne l’amour de la France et des idéaux républicains tout au long de sa vie. Réfugié en France après le génocide arménien, il a formé le groupe Manouchian, l’un des mouvements armés les plus actifs de la Résistance.
Le groupe Manouchian, une résistance active
Composé d’une soixantaine de membres, le groupe Manouchian était affilié au Parti communiste français (PCF).
Les francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) ont mené plus d’une centaine d’opérations armées et de sabotages en région parisienne. Parmi leurs actions les plus marquantes figure l’exécution du général SS Julius Ritter, responsable du Service du travail obligatoire (STO), à Paris.
La tragédie de la démantèlement et de la fusillade
En novembre 1943, le groupe Manouchian a été démantelé par les autorités. Le 21 février 1944, Missak Manouchian et vingt-et-un de ses camarades ont été fusillés au Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine). Les nazis ont tenté de les discréditer dans l’Affiche rouge, une propagande visant à dépeindre une « armée du crime » étrangère.
Le message poignant de Missak Manouchian
Avant son exécution, Missak Manouchian a écrit une lettre émouvante à son épouse Mélinée, exprimant sa conviction que le peuple français et tous les combattants de la liberté honoreront dignement leur mémoire. L’entrée de cette figure de la Résistance au Panthéon est fortement soutenue par la gauche, notamment le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, qui abrite une importante communauté arménienne, ainsi que par le PCF.
Commémorations au Mont-Valérien
Le dimanche, Emmanuel Macron se rendra à la Clairière des fusillés au Mont-Valérien, accompagné de Robert Bierenbaum, un ancien résistant FTP-MOI qu’il décorera. Le Mont-Valérien, principal lieu d’exécution de résistants et d’otages par l’armée allemande, est emblématique de la lutte pour la liberté pendant la guerre. En 1960, Charles de Gaulle y a inauguré le Mémorial de la France combattante.
Cette éventuelle entrée de Missak Manouchian au Panthéon constituerait une reconnaissance historique et symbolique de son rôle dans la Résistance et de la contribution des étrangers à la défense de la France.