Des drapeaux français et européens doivent-ils être affichés sur les mairies françaises ? C’est la demande formulée dans une proposition de loi déposée par Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée Nationale, et Mathieu Lefèvre, député du Val-de-Marne. Selon le texte, « en raison de l’importance de ces deux emblèmes dans notre histoire collective et afin de renforcer l’unité de la pratique du pavoisement sur le territoire national », il serait nécessaire de rendre obligatoire l’affichage de ces drapeaux sur les façades des mairies. Cette proposition de loi sera examinée par la commission des Lois de l’Assemblée Nationale ce mercredi 3 mai.
Actuellement, aucune loi n’oblige les municipalités à hisser le drapeau tricolore – et encore moins le drapeau européen – sur leur façade. La proposition de loi souligne que « aucun texte réglementaire ou législatif ne fixe les règles de pavoisement dans notre pays ». Seul l’article 111-1-1 du code de l’éducation impose « l’obligation de pavoisement des écoles et des établissements d’enseignement du second degré publics et privés sous contrat ». La proposition de loi propose que le drapeau de l’Union européenne soit également concerné par cette obligation, mais « les couleurs nationales tiennent la place d’honneur ».
Cependant, cette proposition de loi ne fait pas l’unanimité parmi la classe politique. Le Rassemblement National et La France Insoumise, entre autres, ne souhaitent pas que le drapeau européen soit inclus dans cette obligation. Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, a ainsi commenté : « Au moins, en passant devant une mairie, on saura maintenant à qui l’on doit l’immigration galopante et l’électricité facturée quatre fois le prix de production », et a qualifié cette initiative d' »aberrante ». Il estime également que cela est inutile « alors qu’il y a des enjeux d’inflation, de retraite et d’insécurité ». De son côté, La France Insoumise voit dans cette proposition de loi une référence à l’indignation de Jean-Luc Mélenchon en 2017. L’ancien député avait critiqué la présence du drapeau européen dans les travées de l’hémicycle : « C’est la République française ici, pas la Vierge Marie », avait-il commenté, estimant que le drapeau européen était inspiré de la religion catholique.