Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a répondu à la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, après que cette dernière ait dénoncé des « atteintes graves aux droits fondamentaux » lors de gardes à vue préventives liées aux manifestations contre la réforme des retraites à Paris. Simonnot a reproché aux forces de l’ordre d’avoir eu pour consigne d’interpeller sans distinction toute personne se trouvant dans un secteur ou un autre de la capitale.
Darmanin a répondu que la contrôleuse « excède ses compétences » en dénonçant une « instrumentalisation des mesures de garde à vue à des fins répressives ». Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a également apporté son soutien aux forces de l’ordre, affirmant que toutes leurs actions se faisaient dans le cadre républicain.
Depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites, plusieurs associations, partis politiques, magistrats et avocats ont dénoncé des interpellations préventives et arbitraires. La Défenseure des droits, Claire Hédon, s’est également alarmée de ces pratiques. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a quant à lui nié ces accusations.
Face aux nombreuses interpellations, Dominique Simonnot a diligenté des visites dans certains locaux de gardes à vue à Paris et a constaté des atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes enfermées, notamment en raison de conditions matérielles de prise en charge insuffisantes et de nombreuses procédures menées en méconnaissance des normes et principes régissant la procédure de garde à vue.
Darmanin a également contesté les chiffres de Simonnot, qui a noté que 80 % des procédures étaient classées sans suite, affirmant que la recherche de preuves pour établir la responsabilité individuelle lors de scènes collectives de violence est souvent entravée par les mis en cause rompus aux techniques d’enquête.