Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement National et ancienne candidate à la présidentielle en 2017 et 2022, a accusé le gouvernement d’Emmanuel Macron de mener une « stratégie de pourrissement » sans issue. Dans une interview accordée au Parisien, elle a dressé un bilan critique de la crise politique actuelle à l’occasion de la Fête du Travail qui sera célébrée le 1er mai.
Marine Le Pen a commencé par déclarer qu’elle considérait la situation actuelle comme une « crise politique très profonde », sans toutefois appeler à la démission du président. Elle a cependant souligné que selon la constitution française, en cas de crise, trois options étaient possibles : la dissolution de l’Assemblée nationale, un référendum ou la démission du président. « Il ne peut pas faire autrement que de choisir l’une de ces trois options. Or, il y renonce. Il considère que l’usure est une stratégie, mais ce n’est pas tenable », a-t-elle déclaré.
Après avoir critiqué Emmanuel Macron, Marine Le Pen s’est également attaquée au gouvernement actuel. « Il n’y a plus de ministres, ils ne peuvent plus sortir, ils n’ont plus rien à dire », a-t-elle déclaré.
Elle a ensuite visé la Première ministre Elisabeth Borne : « Quand on parle à Elisabeth Borne, on est face au vide, il y a de l’écho ! Elle ne prend la parole que pour annoncer des renoncements de projets éventuels, comme celui sur l’immigration. Ce n’est plus un gouvernement, c’est juste une administration. Plus rien n’est tenu, ils ne savent pas où ils vont, ni où ils emmènent les Français », a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen a également évoqué la note financière de la France qui a été abaissée d’un cran par l’agence de notation financière Fitch, une des quatre principales. Pour elle, cela signifie qu’Emmanuel Macron n’a plus le droit de parler de finances.
« On ne parle pas de corde dans la maison d’un pendu ! Il n’a pas compris que le ‘Mozart de la finance’ est un mensonge qui s’est évaporé », a-t-elle affirmé.
Enfin, Marine Le Pen a souligné les « casserolades » qui accompagnent les déplacements d’Emmanuel Macron et de ses ministres, qu’elle considère comme l’expression de la colère du peuple et les conséquences de la rigidité du président et de son sentiment de toute-puissance.
Bien qu’elle soit restée discrète sur le débat concernant les retraites, Marine Le Pen est actuellement considérée comme la principale figure de l’opposition.
Son entourage reconnaît d’ailleurs qu’elle est en « campagne permanente ». Dans un sondage Elabe publié début avril qui simulait une nouvelle présidentielle en 2022, Marine Le Pen remportait le scrutin avec 55 % des voix face à Emmanuel Macron, ce qui pourrait la motiver pour l’élection de 2027.