Lors de la réunion habituelle des cadres de la majorité, le président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré que l’exécutif possédait une « majorité solide » à l’Assemblée nationale avant le vote du projet de loi sur la réforme des retraites, prévu le jeudi 16 mars prochain. Il a appelé à ne pas « perdre le fil de la réforme », soulignant que cette réforme était essentielle pour le financement des retraites et la solidité du pays. Le président a également exprimé son souhait de convaincre ceux qui étaient réticents à la réforme et a appelé à la responsabilité des oppositions qui pourraient voter pour.
Cependant, le gouvernement, déterminé à ne pas utiliser l’article 49.3, dépendait plus que jamais des voix de droite pour faire adopter sa réforme des retraites. L’épilogue parlementaire se rapproche, la mobilisation semble s’essouffler même si des blocages persistent. Gabriel Attal, le ministre délégué aux Comptes publics, a assuré sur France Inter que le gouvernement n’aurait pas besoin d’utiliser l’article 49.3. Selon lui, si chacun était cohérent avec ses engagements, il y aurait une majorité pour voter le texte.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a également martelé sur LCI que l’article 49.3 n’était pas « un outil qu’on aurait dans la poche, prêt à dégainer ». Il serait perçu comme un signe politique ravageur, susceptible d’attiser les tensions sociales. Dans ce contexte inflammable, le gouvernement a déjà choisi de restreindre à 50 jours le débat au Parlement et d’utiliser un vote bloqué au Sénat sur l’ensemble du texte. Après le feu vert du Sénat en faveur du projet de loi, la chasse aux voix est cruciale pour l’exécutif.
Dans le camp de la majorité, il a été affirmé que s’il manquait des voix, ce serait anecdotique, malgré les réticences affichées par plusieurs parlementaires. Cependant, l’incertitude persistait quant au vote de plusieurs députés LR, et les tractations vont se poursuivre cette semaine. Mercredi, elles se poursuivront en commission mixte paritaire (7 députés et 7 sénateurs) dans l’espoir qu’Assemblée nationale et Sénat tombent sur un accord, qui devra être ensuite validé jeudi. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a mis la pression sur son ancienne formation, Les Républicains, soulignant qu’il serait « lunaire » qu’un parti vote pour un texte au Sénat et ne le vote pas à l’Assemblée nationale.