La consommation de psychotropes chez les enfants et les adolescents a augmenté de manière significative au cours des dix dernières années, selon un rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA). Les prescriptions de ces médicaments ont doublé en une décennie, touchant désormais un enfant sur 20. Le HCFEA a enregistré une augmentation de 49% des antipsychotiques, 63% des antidépresseurs et 155% des hypnotiques et sédatifs pour cette tranche d’âge entre 2014 et 2021. Les données récentes montrent une augmentation de 16% des anxiolytiques, 224% des hypnotiques et 23% des antidépresseurs pour l’année 2021.
Le Haut Conseil a également souligné la gravité du phénomène de surmédication, qui ne concerne pas seulement des cas isolés mais plutôt des dizaines de milliers d’enfants. Ces niveaux d’augmentation sont sans précédent par rapport à la population générale. Les enfants sont plus exposés à la souffrance psychique et aux difficultés psychologiques, ainsi qu’à la médication, a déclaré le Haut Conseil.
Le rapport a également mis en lumière une diminution de l’offre de soins pédiatriques, pédopsychiatriques et médico-sociales, qui ne permet plus d’accueillir les enfants et les familles dans des délais raisonnables. Cette situation a été exacerbée par l’augmentation du nombre d’enfants en difficulté psychique, due à des facteurs tels que la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et l’éco-anxiété. Il en résulte une aggravation de l’état de santé des enfants, avec une augmentation des hospitalisations en urgence, des passages à l’acte suicidaires et des suicides chez les enfants et les adolescents.
Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge a appelé à des mesures urgentes pour remédier à cette situation, notamment en renforçant l’offre de soins et en limitant la prescription excessive de psychotropes chez les enfants.