Samedi dernier, les syndicats français ont appelé à une mobilisation massive pour attaquer les jours à venir en position de force, à l’orée d’une semaine décisive où le gouvernement espère voir la réforme des retraites définitivement adoptée après un parcours parlementaire chaotique. Le ministère de l’Intérieur a annoncé que 368 000 personnes ont manifesté en France samedi, dont 48 000 à Paris, lors de la 7ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites. La CGT a annoncé un million de manifestants.
Il s’agit du chiffre le plus faible avancé par la centrale syndicale depuis le début du mouvement social. À Paris, il y avait moins de 50 000 personnes (48 000 selon la préfecture et 300 000 selon la CGT). Il s’agit de la participation la moins importante enregistrée au niveau national depuis le 19 janvier. Lors de la journée du 16 février, 440 000 personnes étaient descendues dans les rues selon la police et 1,3 million selon la CGT.
Mardi dernier, les syndicats avaient pourtant démontré une forte opposition au projet de réforme, avec un record de manifestants (1,28 million de personnes selon le ministère de l’Intérieur, plus de trois millions selon l’intersyndicale) – sans toutefois parvenir à mettre le pays «à l’arrêt» comme ils le souhaitaient.
Les manifestants, partagés samedi entre fatalisme, colère et parfois espoir de faire reculer le gouvernement, n’ont pas rempli les cortèges. Sans doute la manifestation de trop cette semaine. Ce 11 mars marquait la deuxième journée de mobilisation pendant le week-end, afin de permettre aux salariés d’y participer sans avoir à poser un jour de grève. Un mois plus tôt, le samedi 11 février, 963 000 personnes étaient descendues dans la rue selon le ministère de l’Intérieur, et plus de 2,5 millions selon la CGT. Une mobilisation jugée importante alors que deux zones étaient en congés.