Sur le réseau social Snapchat, il est possible de trouver des faux arrêts maladie à vendre pour moins de 30 euros. Cette offre illégale est rendue possible grâce à l’usurpation d’identité de vrais médecins, qui sont utilisés par les revendeurs pour délivrer de véritables papiers. Cette pratique, qui peut causer un préjudice important à la Sécurité sociale, est de plus en plus courante sur les réseaux sociaux.
Des médecins victimes d’usurpation d’identité
Dans une enquête menée par franceinfo, Thierry (prénom modifié), un médecin généraliste, témoigne de son expérience de l’usurpation d’identité. Il a découvert que son nom était utilisé pour délivrer des faux arrêts de travail sur Snapchat, sans son consentement. Il a reçu des dizaines d’appels de la Sécurité sociale lui demandant de confirmer ou d’infirmer des arrêts maladie qu’il n’avait pas prescrits.
Thierry n’est pas le seul médecin à être victime de cette pratique. Les revendeurs utilisent l’usurpation d’identité de différents professionnels de la santé pour délivrer des arrêts de travail frauduleux. Ils proposent leurs services sur Snapchat en publiant des stories avec des offres alléchantes. Il suffit de rechercher « arrêt maladie » dans la barre de recherche pour trouver plusieurs revendeurs proposant des arrêts maladie pour des prix allant de 15 à 30 euros.
Des faux arrêts maladie faciles à obtenir
Les faux arrêts maladie sont délivrés par mail en moins de 15 minutes ou peuvent être retirés en main propre. Les revendeurs affirment que les arrêts sont signés et tamponnés par un vrai médecin. Les utilisateurs peuvent ainsi obtenir un arrêt de travail sans avoir à justifier d’une maladie réelle, simplement en achetant un faux arrêt maladie sur Snapchat.
Cette pratique illégale est difficile à détecter pour les autorités. Les revendeurs opèrent sous des pseudonymes et utilisent l’usurpation d’identité de vrais médecins pour délivrer des arrêts de travail qui semblent authentiques. Les médecins dont l’identité a été usurpée peuvent être contactés par la Sécurité sociale pour confirmer ou infirmer des arrêts de travail qu’ils n’ont pas prescrits.
Un préjudice important pour la Sécurité sociale
Le préjudice causé par les faux arrêts de travail est important pour la Sécurité sociale. En 2021, les falsifications d’arrêts de travail par les assurés ont coûté 3,4 millions d’euros à la Sécurité sociale. Les médecins victimes d’usurpation d’identité doivent faire une déclaration auprès de la police ou de la gendarmerie, ainsi qu’informer la CPAM pour enquêter sur les arrêts de travail frauduleux.
Pourquoi ne pas informatiser les arrêts maladie via une carte à puce que seul les médecins posséderaient et ainsi éviter ces arnaques lamentables. En effet, ce sont nous, honnêtes salariés ou retraités assurés sociaux qui payons pour ces tirs-au-flancs.