Le gouvernement travaille avec la grande distribution pour la mise en place d’un panier anti-inflation composé d’une vingtaine de produits de grande consommation.
La ministre déléguée en charge de la consommation, Olivia Grégoire compte demander à la grande distribution de baisser les prix de ce panier.
Parmi ces produits du quotidien on retrouve les pâtes, le riz, les œufs, les produits frais tels que le beurre et certains produits d’hygiène.
Le gouvernement veut avoir des tarifs qui ne sont pas élevés, où les distributeurs n’ont que très peu de marge.
La différence entre ce système et les promotions déjà pratiquées par les enseignes est qu’il sera plus facile pour le consommateur de s’y retrouver.
En effet, un site sera créé et le consommateur pourra y retrouver la liste des produits concernés par cette mesure et comparer les prix selon les magasins.
Les proches d’Olivia Grégoire assurent que les prix de ces produits resteront bas tant que l’inflation restera élevée.
Il est à noter que cette mesure sera basée sur le volontariat et les magasins ne seront pas obligés de baisser leurs prix.
Si les négociations aboutissent, la mise en place de ce panier anti-inflation sera effective au mois de mars.
Voici un article édité par l’UFC QUE CHOISIR :
Hier, Le Parisien a publié un article indiquant que Bercy planchait actuellement sur un « panier anti-inflation » dont pourraient bénéficier les consommateurs au moment de faire leurs courses en grandes surfaces. Concrètement, si on se réfère aux données disponibles dans la presse, le Gouvernement demanderait à chaque enseigne de la grande distribution de choisir parmi 20 familles de produits 1 référence à commercialiser à prix cassé, à partir de mars. Je pourrais me contenter de dire qu’il s’agit d’une fausse bonne idée, mais allons droit au but : il ne s’agit ni plus ni moins que d’une réelle mauvaise idée, plus proche de la farce que d’autre chose.
Je passe ici sur les discussions interminables qui pourraient avoir lieu sur la détermination de 20 familles de produits, pour me concentrer sur le fait que les enseignes choisiront selon leur bon vouloir les références concernées avec les conséquences que cela aura sur la comparabilité des offres, et en définitive, sur la réalité des « bonnes affaires » proposées aux consommateurs.
Qui pourra comparer le soi-disant prix cassé sur le kiwi pratiqué par une enseigne et le prix soi-disant cassé sur la barquette de groseilles pratiqué par une autre ?
Sera-t-il pertinent de comparer un sachet de 150 grammes de vermicelle à un paquet d’un kilo de spaghettis, ou encore une boîte de céréales du petit-déjeuner ayant un Nutri-Score A, à une autre ayant un Nutri-Score D ? Poser les questions, c’est y répondre.
En dehors des biens ou services dont les prix sont strictement régulés ou administrés, la concurrence est une condition sine qua non pour modérer les marges réalisées par les entreprises, et l’une des conditions nécessaires pour que cette concurrence soit effective, c’est la comparabilité des produits. Ici, il n’y aura pas de comparaison possible, et donc aucune véritable incitation à réduire strictement les marges.
Qui plus est, le concept de « prix cassé » est suffisamment vague pour que chaque enseigne y voit ce qui lui plaît, sans qu’aucune autorité ne puisse s’assurer que derrière les campagnes marketing qui ne manqueraient pas d’être lancées, se trouvent de véritables politiques de modération tarifaire. Un prix prétendument cassé pourra n’être que le prix traditionnellement pratiqué, sans nécessairement que cela ne pose de problèmes d’un point de vue légal.
Au-delà du fait qu’il s’agisse d’une remise au goût du jour du « panier des Essentiels » mis en place en 2011 par Frédéric Lefebvre, alors secrétaire d’État chargé de la consommation, qui avait été un véritable échec, ce qui me pose le plus grand problème dans ce dispositif, c’est que le Gouvernement fasse mine de s’acheter une bonne conscience en prétendant être à l’œuvre pour trouver des solutions concrètes pour répondre à la problématique des prix en rayons qui explosent, alors même que parallèlement, en souhaitant prolonger l’expérimentation du relèvement du seuil de revente à perte (SRP), il braque le pouvoir d’achat des consommateurs. Pire, il braque celui des consommateurs les plus modestes, puisque l’obligation qui est faite aux distributeurs de réaliser depuis 2019 un minimum de 10 % de marges sur les produits alimentaires frappe durement les produits premiers prix, sur lesquels les marges étaient historiquement les moins élevées.
Alors que la proposition de loi visant à prolonger le relèvement du SRP est actuellement en discussion au parlement, j’attends du Gouvernement, s’il veut réellement rendre du pouvoir d’achat aux consommateurs, qu’il commence par mettre fin à cette mesure inflationniste – qui de plus ne profite pas aux agriculteurs – plutôt que de faire diversion avec un dispositif pipeau.
Je trouve que l’UFC QUE CHOISIR a parfaitement raison, à nous d’être le plus vigilants possible, ce qui ne nous empêchera pas d’être roulés dans la farine, s’ils le veulent !!! Sautez sur les vraies promos après vérification pour épargner notre pouvoir d’achat autant que faire se peut !!!